ALLELUIA ALLELUIA ALLELUIA

"Je suis le pain de vie"

jeudi 8 mai 2014

Scourmont 

Ordination sacerdotale de Damien

le 3 mai 2014

Merci bien sûr à vous tous d’être là.
Merci à Monseigneur Harpigny.
Merci à ma communauté monastique pour cet appel au sacerdoce et aussi pour ces années de vie ensemble.
Merci aux moines et moniales des autres monastères qui sont venus nous rejoindre.
Merci aux prêtres, notamment à ceux du diocèse de Soissons qui sont venus nombreux et qui indiquent par ce geste qu’ils ne m’en veulent pas trop d’avoir quitté le diocèse…
Merci bien sûr au Père Joseph et aux personnes de ma paroisse d’origine. J’aurai la joie de les retrouver dans 2 semaines dans le village où j’ai grandi pour présider une eucharistie.
Merci aux laïcs cisterciens, aux amis du monastère, aux membres du personnel.
Merci à tous ceux qui ont préparé cette journée. Un merci particulier à Sylvain, l’organiste, et à Monsieur et Madame Devin pour les photos.
Merci à mes amis, notamment à ceux qui ne sont pas croyants, et qui se retrouvent finalement bien plus souvent dans une église qu’ils ne l’auraient
pensé !
Et enfin, et bien sûr, merci à ma famille ; merci de tout mon cœur à mes parents.
Si vous étiez présents il y a 4 ans lors de ma profession monastique, vous vous souvenez peut-être qu’elle fut ma réaction lorsque, adolescent, je suis venu pour la première fois à Scourmont, où j’avais dit : « une chose est sûre, jamais je ne serai moine ». Mais je ne vous avais pas dit que quand, enfant, on me demandait ce que je ferai quand je serai grand, si je ne répondais pas « agriculteur », je disais avec fierté « je serai prêtre ! » Mes parents, ma famille ont toujours accueilli cette réponse avec respect, me laissant faire mon petit bonhomme de chemin. Mais la plupart des adultes me répondait par un sourire, tout en pensant peut-être : « ça lui passera… » J’eus encore moins de succès dans la cour de récréation où vous pouvez aisément imaginer les réactions que cela a suscitées…et j’avoue avoir été beaucoup plus discret par la suite sur le sujet.
Cet enfant qui voulait devenir prêtre pensait avoir réussi son coup quand, âgé de 20 ans, j’ai eu un rendez-vous avec un supérieur de séminaire. Mais ce que je n’avais pas prévu, c’est que finalement je ne me rendrai pas à ce rendez-vous. Et oui ! J’avais 20 ans et la vie devant moi ! Quelques années plus tard, je pourrais raconter avec amusement l’histoire de cet enfant, tout en affirmant que c’était une histoire ancienne et que, évidemment, vous l’avez deviné : ‘jamais je ne serai prêtre !’
L’appel va pourtant refaire surface à mes 27 ans après une retraite dans cette abbaye où j’étais venu pour donner à Dieu ce que j’appelais ‘une dernière chance’. Un an plus tard, l’enfant tenait sa victoire quand je rentrai enfin au séminaire.
Et puis, à 33 ans, patatras, je choisis la vie monastique. La prêtrise est renvoyée à plus tard, peut-être à jamais. Ma communauté me donne aujourd’hui, à 42 ans, cette grâce et je lui en suis particulièrement reconnaissant. Quant à l’enfant, il peut enfin vous dire avec fierté : « je vous l’avais dit ! »
Mais il faut préciser deux choses importantes. La première : si enfant je voulais devenir prêtre, n’allons pas croire que c’était écrit dans les Cieux, que je n’avais pas le choix et que nous devions forcément nous réunir aujourd’hui. Non, Dieu n’a rien exigé de moi, il m’a simplement offert son amour et c’est en m’engageant dans la vie monastique, ici, que j’ai choisi de lui répondre.
Deuxième précision : ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas la réalisation d’un rêve d’enfant, mais le don d’une grâce pour toute l’Eglise de Dieu. Je ne suis pas prêtre pour moi-même, mais pour le service de ma communauté, de l’Eglise, de tous les hommes. Je ne suis pas au bout d’un rêve, comme devant un grand vide. Non, aujourd’hui, comme hier et demain, c’est toujours la même question qui se pose à moi et à chacun d’entre nous : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » Et la réponse est toujours la même, aussi simple que difficile : « Aime… » Oui, je peux dire que je suis heureux d’être prêtre, mais parce que je suis prêtre d’un Dieu qui, une nouvelle fois, se révèle fidèle à sa promesse, à son Alliance. Et c’est cette fidélité qui ne cesse de m’interpeller, qui ne cesse de nous appeler.

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