SESSION COREB
– JEUNES AU MONASTERE SAINT REMACLE A WAVREUMONT -
12
ET 13
MAI 2017
Thème de la session :
LE RESPECT A LA
CROISEE DE LA CONFIANCE ET DE LA RENCONTRE
Par
frère Renaud THON, Prieur
Etymologiquement,
« RESPECT » vient de « Retrospicere », qui
signifie « se retourner pour regarder, prendre du recul. C’est
voir la personne comme un lieu de dignité ; dignité donnée
par Dieu. On peut dire aussi que le « RE » de « respect »
marque le recommencement, la répétition du commencement.
C’est-à-dire, toujours repartir à la découverte de l'autre. Ne
pas l’enfermer dans ce que l’on croit connaître de lui.
Le respect a toujours à
voir avec la relation. Le Judaïsme et le Christianisme sont des
religions de relation. Dans l’A.T., les différents noms de Dieu
expriment les différents degrés de la relation de l’homme à
Dieu. «ELOHIM» (pluriel) : exprime une relation à Dieu pour
ce qu’il donne, pour ce que l’homme attend de lui : la
pluie, la fécondité, la victoire etc. « EL » :
exprime une relation à un Dieu qui fédère. On se reconnaît dans
le culte que l’on rend au vrai Dieu Unique. Le « Tétragramme »
YHWH désigne le Dieu de la rencontre intime et personnelle avec
l’homme. Dieu se révèle dans l’ouverture à l’autre, dans
l’altérité, dans la relation.
Dieu parle à l’homme. Celui-ci écoute !
« Ecouter »,
c’est plus qu’écouter, même attentivement. C’est ouvrir son
cœur. C’est Obéir !
Le respect envers Dieu,
c’est respecter, pratiquer ses commandements dans l’écoute et la
patience. Ils sont paroles de vie. Ils sont promesse…
Le
«Shema, Israël, tu aimeras le Seigneur ton Dieu»
du Deutéronome (6,4) est promesse.
Le «Ecoute, tu
parviendras» de la Règle de saint Benoît
(P, 1 et 73) est promesse.
Ecouter : pour entrer
dans le respect dans la liberté de celui qui choisit cette attitude,
il faut commencer par cela ! L’écoute mène à la connaissance,
qui mène à l’amour.
Notre Dieu est un Dieu qui
appelle. Par la vocation, Il nous a distingués, nous a extraits de
la masse, nous a posés dans une communauté pour y vivre la
fraternité. La fraternité est un don, jamais acquis. Il faut le
travailler tous les jours. La fraternité commence par des
« frottements », qui peuvent générer deux craintes. La
première crainte est la peur de l’autre, que l’on voit comme un
concurrent, un rival. La deuxième crainte est la peur de perdre
l’amour de l’autre. A cet égard, JESUS, « doux et humble
de cœur » est notre modèle. Comme Lui, ne pas juger, ne pas
vouloir dominer !
La Bible nous apprend à
ne pas nous mettre dans la soumission. Il
faut sortir de l’affliction du destin pour
entrer dans la construction de la
destinée ! Ainsi,
Abram se met en marche dans la confiance et devient « Abraham ».
Ainsi Saraï, ‘Ma’ Princesse (qui appartient à) devient
« Sarah », une personne dans son entière liberté.
Le respect implique à la
fois le retrait, la
distance juste, pour laisser à l’autre son territoire de liberté,
et l’avance vers
l’autre, pour aller à sa découverte. Dans cet esprit, le cloître
monastique se révèle le « vide » de respiration
nécessaire, autour duquel s’articulent tous les lieux de rencontre
de la Communauté.
Le contre-respect, c’est
la dévalorisation publique de l’autre. Ce qui s’oppose au
respect, c’est la convoitise, qui, dans la Bible, est la
satisfaction immédiate de ses désirs, si douloureusement illustrée
en 2 s 13. L’homme doit apprendre à
maîtriser ses pensées, qui sont les racines de ses actions !
Respecter l’autre, c’est se respecter soi-même, se contrôler,
pour ne pas blesser.
Se sentir respecté est
primordial. Le plus faible, le malade doit recevoir un respect tout
particulier, car c’est le Christ souffrant que l’on recherche en
lui.
Le respect concerne aussi
la propriété. Le penchant à posséder pour soi (pour un usage pas
immédiat) est contraire au respect envers la communauté et doit
être réprimé (Jos. 7). L’individualisme, en effet, conduit à
l’égoïsme et l’égoïsme amène à se mettre à l’écart de
la communauté. Si une certaine solitude est nécessaire, elle ne
doit pas conduire à l’isolement.
L’unité
est vécue dans le
nombre 13 : 12 + 1, c’est-à-dire
la communauté plus UN, DIEU.
Dès lors, il va de la
responsabilité de chacun des membres de la communauté de veiller à
en garder l’unité et ce par la relation profonde qu’il a avec
le Seigneur. Car, c’est dans l’unité que Dieu est présent et
agit. La défection de l’un des membres brise l’unité avec Dieu.
Il faut donc veiller les uns sur les autres pour que l’un de ses
membres ne sombre pas dans ce qui peut nuire à la communauté. Mais
si cela arrive, c’est alors la souffrance de la communauté qui la
rend unie, dans la prière, devant Dieu (RB 28,5).
Et s’il survient un
imprévu, le laisser s’installer. Choisir une solution adaptée à
la situation. Lire les événements comme une Lectio Divina :
Dieu nous parle !
Il faut accepter la vie
telle qu’elle est.
Veiller et écouter JESUS
qui apprend à ses disciples à « Garder la foi dans les
tribulations » !
En conclusion : oui,
vraiment, le mot « Respect »
est à épeler dans un esprit d’amour envers Dieu et son prochain.
Le respect est le tout
premier pas, dans l’humilité et la patience, pour entrer dans
l’altérité.
Alors, transformons nos
fragilités en amour.
Et pourquoi ne pas user de
ces petits mots qui transfigurent une journée : « TU AS
DU PRIX A MES YEUX »
+++++++
Wavreumont Mai 2017 fut
encore une belle session, riche de l’enseignement chaleureusement
prodigué par Frère Renaud THON et vécue dans une joyeuse
fraternité dans cette Maison accueillante au cœur d’un magnifique
paysage !
Sans oublier la mémorable
soirée « festive » avec la découverte de nouveaux et
fraternels visages.
Et dans la découverte de
nos multiples diversités par l’ « exportation »
d’objets typiques des différents pays et…continents !
MERCI A TOUS
Sr Marie Fabienne, Abbaye
de Brialmont
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