Orval fin décembre
Entrée au noviciat de frère Gabriel
Mon
entrée au monastère est sans doute le moment le plus important de
ma vie. Et pourtant, ce fût comme un instant de simplicité, mêlé
de l’émotion de quitter l'affection des miens et l'appréhension
face à l’inconnu des lendemains. Ces quelques mois m’ont appris
qu'il faut beaucoup de patience pour faire un moine, du temps pour
équarrir la pierre de mon humilité et beaucoup de frottements pour
en adoucir les coins. Tout cela, c'est la vie fraternelle en
communauté qui me l'apporte, en témoignent nos frères aînés. Il
y a peu, la communauté m'a accepté au noviciat. Me voici habillé
d'un habit de lumière, tout blanc, et Père Abbé m'a donné un
nouveau prénom plein d'espoir : frère Gabriel. C'est l'occasion
pour moi d'exprimer toute la joie que procure une vie en Christ.
C’est rude, certes, mais c’est beau !
J'ai
connu Orval en janvier 2011. J’y avais fait un séjour en
hôtellerie, sans « arrière-pensée ». Je n’ai pas
toute de suite été conquis. J’étais d’ailleurs peu convaincu
car je n’avais vu la communauté que de l’extérieur et j'avoue
que j'avais un peu fermé mon cœur, de crainte que le Seigneur m'y
appelle. Et pourtant, quelques mois plus tard, j'ai demandé à
entrer. En effet, par la suite, j'ai reçu l'opportunité de
participer à un « weekend monastique », c’est-à-dire
un week-end en ’live’ dans la communauté, observant de
l'intérieur la vie des moines. C'est alors que j'ai été conquis,
par la paix et la sérénité des Frères, par la simplicité et
l'équilibre sain de cette vie tournée vers Dieu dans la prière et
le travail. En fait, je me souviens très vivement de m'être fait la
réflexion que, au regard des critères communs promus par notre
société, ils n'ont rien pour être heureux... et pourtant, ils le
sont bel et bien. C'était pour moi une invitation à l'abandon.
Ensuite, la communauté m'a accueilli très régulièrement pour un
week-end ou une semaine (en blocus par exemple). Cela m'a permis de
nouer des liens fraternels et de fonder mon appel sur des expériences
concrètes, utiles pour le discernement. Les Frères m'ont demandé
de terminer mes études et, quatre ans plus tard, me voici novice. Ma
vocation reste un mystère pour moi : pourquoi moi ?
pourquoi Orval ?comment cela se peut-il que cette vie me rende
heureux ? etc. Mais j’ai l’intuition que Dieu m’appelle au
bonheur. Je n’ai qu’à suivre cette intuition, le reste, qu’Il
se débrouille… Fiat !
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